Maintenant que tout le monde était confortablement installé, Idraldir commença à verser la Belginaine dans les chopes et à trinquer.
Lorsque, un instant après cette portée de toast, Rithran se posa un moment et essaya de se rappeler mais aucun souvenir ne venait.
Dis, Idre, je me demandais, en fait, si,... enfin on ne sait pas réellement ce qui s'est passé depuis ton arrivée chez les Cavaliers, qu'est-ce qui a fait que tu nous as rejoints?
L'elfe se tus un instant, vida sa chope, la posa, le silence se fit; puis il prit la parole.
Bien, puisque tout le monde est présent, le moment est venu pour moi de lever le voile sur mon histoire, c'est vrai.
Hum, hum.
C'était il y a maintenant dix ans de cela, je m'en rappelle encore, dans le royaume de Silmariën, là où je vivais autrefois, y étaient présents ces chênes, ces hêtres, les fées, les lutins, et autres petites créatures qui donnaient tant de vie à la forêt et faisaient partie du quotidien.
J'allais souvent dans la clairière de la forêt, car là se trouve un lac magnifique. Avec mes parents, nous y venions souvent, le soleil éclairait le lac et lui donnait une beauté incroyable.
Ce jour-ci, ce fût un beau jour d'été ordinaire comme on en voit souvent, les feuilles virevoltaient au vent, les branches plissaient légèrement sous la brise qui emplissait la clairière, tandis que les nuages se voilaient, laissant apparaître un sublime ciel bleu. Ce jour même, un des messagers du royaume revint essoufflé, à en perdre haleine, pour m'annoncer qu'une grande armée se dirigeait vers l'Ouest, vers notre domaine, une alliance rassemblée sous la bannière d'Eskann. Cette nouvelle quelque peu alarmante me poussa à aller demander des réponses aux Illuminés.
Les Illuminés sont les esprits du premier conseil des Sages, qui date de l’ancien temps; ce conseil maintenant a disparu mais leurs âmes sont toujours présentes et restent aux côtés des elfes.
Je quittais la clairière pour m'adresser aux Sages dans le temple situé dans l'aile droite de la citadelle. Arrivé, je me mis à méditer.
........ ........ ..... .... ...
..."Bonjour, Idraldir, comment vas-tu, aujourd’hui? dit maître Eldrad
- C'est qui? dit un autre.
- Le jeune Idraldir, tu sais le fils de Glil-Gamir.
- Ah,hic, salut Idra...hic!...ldir, ça gaze???
- Bonjour, maître Marroc.. Dis-je avec une pointe de rire dans la voix.
- Enfin, un peu de tenue, que diable.!!
- Il a changé depuis le temps.
- C'est un charmant jeune elfe...
- C'est le portrait craché de son père.
- non, pas vraiment, plus de son oncle.
- son père.
- non,sindudedoghd'socci'eyqyçoshccegbcucicsxcdhvosdpzy" ...
Le silence se fit.
"Idraldir, je m'étonne de te trouver là, qu'est-ce qui t'amène?
- Et bien c'est que ces derniers temps, mon père s'inquiète de plus en plus, les peuples des montagnes, squelettes, démons et les Orcs ont formé actuellement une puissante alliance qui marche vers notre territoire. Et ... je crains le pire.
- Huuum, en effet, il y a de quoi s'inquiéter; également... Eldrad s'arrêta un instant.
- Que se passe t-il?
- Ils ont avec eux Elgrad.
- Elgrad?"
Cet Elfe Noir est l'un des plus dangereux qui soient, pendant maintes années, maints siècles, il a sans relâche ébranlé notre armée; chaque guerre nous a été de plus en plus terrible, la dernière nous a menés certes à une victoire, mais une victoire coûteuse. Mais cette fois-ci s'annonçait plus rude.
"Vous en êtes sûrs?
- Absolument, nous l'avons Vu.
- Hé bien, ainsi Elgrad a mené une fois de plus les armées maléfiques à notre domaine? Je vais tout de suite en informer mon père.
- Hééhaé, à plus Idre" Répondit le vieil alcolo. Poufff il tomba dans les pommes.
" Elgrad? Mince, décidemment il ne nous aime point.
- Il les a menés jusqu'à nous, connaissant les lieux...
- C'est un elfe qui prisait le pouvoir, il ne désirait que ça, c'est pour ça qu'il m'a défié il y a longtemps, il se croyait digne d'un roi et a voulu prndre ma place; mais je l'ai vaincu, depuis il nous a quittés et ère avec d'autres Elfes Noirs qui se sont ralliés à sa cause pour enfin un jour, asservir sa soif de vengeance.
Il leur promettait gloire, pouvoir, et richesse, mais ce ne sont que des mots enfouis au plus profond de lui et qu'il ne gardera que pour lui..."
Il marqua une pause après avoir bu un peu de cet excellent breuvage.
"Et pour quand est prévue la bataille?
- D'après les anciens et les messagers,... pour demain soir.
- Alors, préparons-nous."annonça t-il.
Le lendemain, tout était prêt pour la bataille.
Idraldir, après tout ce long discours marqua une pause, but une gorgée avant de reprendre, une lueur brillant dans ses yeux, certainement une lueur de colère ou de détermination, suite aux évènements qui allaient se produire.
Ce soir là, les torches furent allumées, les arcs et flèches pointés droit vers la plaine qui s'étendait entre la forêt de notre domaine et les terres dévastées des Orcs.
L'ambiance fut pesante, insoutenable, il faisait presque nuit, un soleil couchant rouge sang illuminait le ciel de cette même couleur. Nous nous tournâmes vers l'horizon, quand nous les vîmes , marchant d'un pas pesant, faisant trembler la terre, créant la terreur autour de nous, poussant leur cris de guerre à tout va et martelant le sol de leurs massues, ou frappant leurs boucliers de leurs sabres. A leur tête, l'Elfe Noir imposant, de son mètre 80 , longiligne mais athlétique, revêtu d'une armure noire par dessus une cape rouge, ainsi que le casque de l'armée elfique mais lui aussi en noir, il portait un long sabre fin qui, apparemment, pouvait couper n'importe quoi en deux.
Quand nous fûmes placés, je me mis à compter leurs effectifs. Avec les squelettes, démons, puants et autres créatures de la montagne, il devaient bien être au moins vingt-cinq mille.
Notre décompte fut légèrement en dessous mais avec mes fidèles archers, nos Chasseurs et Prescients fort bien entraînés, tout devrait bien se passer...
Puis, l'instant tant attendu, la charge des Orcs; dès leur approche suffisante, les archers se mirent en position, puis, après, tirèrent sur les premières lignes, dont un bonne partie s'effondrèrent. Cependant le reste avança, je les vis arriver, un instant après, nous poussions notre cri de guerre avant de charger à notre tour. Le cor sonna et nos deux armées se rencontrèrent sous le fracas des boucliers, casques et épées.
Lors de la bataille, les archers cessèrent de tirer de peur de tuer de nos soldats.
Or, tout ne se passait pas comme prévu, les Orcs ne cessèrent d'être plus nombreux que nous au fur et à mesure qu'ils décimaient les soldats elfes. Leur force était considérable.
Il fallait se replier, dans la cour de la Citadelle, et vite...
Le cor sonna, tout en restant sur leurs gardes, les soldats retournèrent à la citadelle, j'allais faire de même quand je vis mon père affronter le redoutable Elfe au corps à corps, qu'il en finisse et vite, pensais-je. Il lui asséna un coup de son épée, mais que Elgrad para facilement avant de contre-attaquer, mais Gamir le repoussa de plus belle.
Il recommença à attaquer, mais lorsque ce coup fut porté, l'Elfe le para et je le vis repousser Glil-Gamir de sa main avant de lui asséner un violent coup vertical qu'il esquiva d'une roulade sur le côté. Il chargea, une série de coups s'ensuivirent, des parades des contre-attaques, des esquives, le tout de plus en plus vite.
Quand, soudain, affaibli par la durée du combat, Gamir se prit un coup de la poignée de l'épée de son ennemi dans l'estomac avant de se voir asséner un coup frontal qui le transperça. Je vis la scène au ralenti, Elgrad esquissa un sourire en coin avant de retirer son épée, puis de l'essuyer sur sa cape avant de s'en aller vers la citadelle et de me laisser à ma solitude et mon désespoir.
Je courus à perdre haleine retrouver mon père, blessé gravement. A la vue du sang, il allait bientôt mourir, sous mes yeux, je ne pouvais le croire, ce n'était pas possible.
Une larme coula le long de ma joue, je mis ma main sur son coeur, qui ne battait plus. Je maudis Elgrad et me jurai de venger mon père.
Les secondes qui passèrent me parurent une éternité. Comment cela était-il possible? Les techniques apprises pendant ce temps lui auraient-il permis de devenir meilleur au combat?
Enfin, je pris son épée, la rangea dans mon fourreau et partit à la citadelle, poursuivant mes ennemis jusqu'au combat final...